LES ADOS, TOUS DIFFÉRENTS, TOUS PAREILS !

Publié le par le toujours jeune père

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Attention ! Il serait vain de vouloir définir l’ado comme une entité cohérente, uniforme et toute d’un bloc comme, par exemple, le gâteau de riz (miam !). Des ados, disons-le tout de suite, il y en a de toutes sortes. Déjà, il y a des ados filles et des ados garçons. Et d’une. Mais cette classification subtile dont les conséquences, ainsi que nous le verrons plus loin, pourront se révéler effroyables ne suffit pas. Car le sympathique troupeau, tous sexes confondus, se range dans cinq grandes catégories, présentées ici par une commission d’experts de l’Apap (Alliance des Penseurs accablés et philosophes).

 

 

 

 

1. Le concerné
À la différence de son père, qui est cerné par les cons, le concerné s’intéresse aux difficultés du monde, avec la  conviction intime de détenir la solution au problème. Quel problème ? Tous. L’environnement. L’Union de la gauche. La faim dans le monde. L’affaire Clearstream. La dialectique hégélienne.

Grâce à ses lectures (Wikipédia), l’ado concerné ne se contente pas de goûter son savoir comme une sorte de Diogène macérant dans son tonneau. Nononon. Tout à la fois philosophe, politologue, sociologue et j’me-la-pète (grave), il veut vous en faire bénéficier et vous ouvrir les yeux. C’est l’une des raisons pour lesquelles le concerné est souvent en conflit avec son père. Des fois, vous vous  demandez s’il ne fume pas de la drogue. Sa chambre est en désordre.

Comment le reconnaître ?

Facile. Le teint  blême, il est vêtu d’un jean, d’un T-shirt et d’une veste informe (en réaction contre les diktats de l’apparence). Avec une écharpe. Les filles portent un grand sac en bandoulière.

2. L’artiste maudit
Variété autonome du concerné, l’artiste maudit ne tente pas de sauver le monde, mais s’efforce de le rendre plus beau, ce qui est gentil de sa part. Pour cela, il joue de la basse dans un groupe de death metal. Ou alors il peint dans un collectif d’art déstructuré. Ou il va à la cinémathèque et savoure des films bosniaques sous-titrés en serbe. C’est magnifique. L’intello (pas de panique, c’est juste un ado de base qui lit Camus) est un sous-genre d’artiste maudit. Même pour dormir, il ne quitte pas sa longue écharpe, couvrant une gorge faite pour déclamer des poèmes dans la bise des squares municipaux. Sa chambre est un vrai foutoir.
Comment le reconnaître ?
Outre la longue écharpe, il est vêtu d’un jean, d’un T-shirt et d’une veste informe (c’est son côté artiste). Les filles  portent un grand sac en bandoulière. Sans oublier le teint blême.

3. Le fêtard
Diamétralement opposé aux précédents, le fêtard n’ouvre jamais un journal. D’ailleurs, vous n’êtes pas certain qu’il sache lire. Sa devise : I want to move it-move it. Il sort jusqu’à pas d’heure, se repose durant les cours et ramène plein de copains/copines à la maison, qui ont invariablement un air de zombies béats. Il n’est pas impossible qu’ils fument de la drogue. Sa chambre est un cauchemar. Vous n’y mettez plus les pieds. Le supporter est une variété de fêtard particulièrement pénible, dont la passion n’est pas de brûler le dance floor, mais d’allumer le feu au Parc. Il se différencie des autres ados par le fait que son écharpe est aux couleurs du club, et donc particulièrement moche. Il ne fume pas de la drogue, mais boit de la bière. Sa chambre est en désordre et pue la chaussette de foot.
Comment le reconnaître ?
Vous ne pouvez pas vous tromper. Le teint blême, il est vêtu d’un jean, d’un t-shirt et d’une veste informe (superfashion). Avec une écharpe. Les filles portent un grand sac en bandoulière.

4. Le masque de fer
Celui-là, au contraire, ne quitte pas sa chambre, équipée d’ordinateurs, de télés, de bédés, de débris alimentaires non identifiés, de collections multiples (peluches, personnages de Star Wars, bâtons de sucette) et de linge sale dont les strates les plus anciennes se transforment lentement en compost. Sa vie sociale se déroule sur Facebook, il commande des pizzas sur Internet, il télécharge de la musique sur Internet, il regarde des films sur Internet, il joue en ligne. Outre le teint blême, il a des boutons. C’est l’une des raisons pour lesquelles, quand il est contraint de sortir (cours, pénurie de haschich), il s’enveloppe le bas du visage dans une longue écharpe et cache le haut dans un bonnet.

Comment le reconnaître ?
C’est évident. Il est vêtu d’un jean et d’une veste informe (ramassée par terre). Nous avons déjà évoqué le teint (blême) et les boutons. Les filles portent un grand sac en bandoulière.

5. Le collabo
Bien peigné, propre sur lui, brillant, souriant, serviable, il range sa chambre et ne fume pas de drogue. Il n’a qu’un défaut, il n’existe pas. Ah, c’est moche… Bon, d’un autre côté, ce n’est pas plus mal. Sinon, on s’embêterait.
Comment le reconnaître ?
Inutile d’insister. Il n’existe pas.

 

Le cas particulier de l’atroce
Tous les ados sont chiants, c’est entendu, c’est même à ça qu’on les reconnaît (outre le jean et la veste informe). Il peut même arriver qu’ils soient franchement pénibles. Voire hypergonflants. Mais il arrive aussi qu’ils soient touchants, drôles et gentils, et c’est une sacrée bonne nouvelle. Pas vrai ? La mauvaise, c’est qu’il y aussi d’effroyables phénomènes. Des qui volent. Des qui fuguent. Des qui sont violents. Des qu’on ramasse au poste. Des qui vénèrent Satan. Des qui vénèrent sa tante.

Y songer lorsque votre ado vous gonfle.



Ce qu’il y a d’hyperchouette dans la classification qui précède, c’est que ça marche à la fois pour les filles et pour les garçons. À part le sac en bandoulière, qui est un bon moyen pour reconnaître une ado fille. Encore qu’il y a aussi des garçons qui portent un sac en bandoulière. Ah, vacherie…

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